Aucunes lumières pour éclairer les ténèbres, la lune boudant ces pauvres terriens abandonnés à leur triste sort. Des heures sombres traversées avec douleur, le cœur battant furieusement son désir de vivre malgré ce sel infernal sur les plaies. Trop de pertes au fil des années pour qu'elle puisse continuer de les compter. Seule sur le toit de cet immeuble, elle se tenait debout en serrant d'une main ferme son katana, le regard perçant l'horizon pleurante de perspectives dangereuses. Depuis la mort de Magik et de son frère, l'Anglaise avait décidée de s'éloigner un temps des X-Men. Blasée, elle commençait à trouver le rêve de Charles irréalisable, une utopie, perdue depuis qu'il avait été enlevé par le maître du magnétisme. Elle se sentait parfois lâche d'avoir abandonné ses amis face à cette guerre naissante. Mais elle avait ressenti ce besoin de partir pour peut-être mieux revenir plus tard. Néanmoins, elle restait fidèlement attachée aux valeurs que Charles lui avait appri, comme la justice. Si elle se tenait debout ce soir, c'était pour faire reculer le mal à sa façon. Engagée comme mercenaire par des trafiquants de drogues qui souhaitaient voir la concurrence disparaître, son plan était tout simplement de faire d'une pierre deux coups. New-York croulait sous la racaille et ordures en tout genre. Elle ne se battait peut-être plus pour les X-Men, mais cela ne l'empêchait pas de continuer à nettoyer les rues des déchets humains. La brise nocturne balayait sa chevelure tandis qu'elle se concentrait pour capter les émanations psy des résidents du Santiago club. Consciente que malgré sa jolie palette de pouvoirs et de capacités, elle était seule contre une mini armée. Mission suicide ? La solitude commençait à la rendre téméraire, amante douloureuse qu'elle côtoyait depuis plusieurs semaines. Elle vivait recluse dans son appartement, traquant la pourriture des villes sans jamais savoir où jeter l'ancre de la délivrance. Des nuits profanées par des cauchemars venant gâcher la beauté du jour, elle ne pouvait pas dormir en sachant que la Grosse Pomme était rongée par des vers frelatés. La brune retira alors son manteau pour dévoiler son costume qui était à son image — sulfureux. Elle prit alors une grande inspiration, se recula pour prendre de l'élan et se mit alors à courir jusqu'à sentir le vide sous ses pieds. Sa télékinésie lui donnait littéralement des ailes et elle n'eut aucun mal à se réceptionner avec grâce sur le toit du Santiago.

Le moment de passer à l'action, d'abandonner ses peurs et ses angoisses sur ce toit pour ce concentrer uniquement sur la mission. Un dernier craquement de nuque et la brune s'approcha de la porte qu'elle ouvrit d'un simple regard. Elle descendit alors les marches dans un silence assourdissant de seul la mort connu, discrète et les sens en alerte. Elle s'arrêta un instant, posant deux doigts sur sa tempe pour tenter de localiser sa cible. Malgré sa concentration, ses émotions venaient interférer sur ses pouvoirs, poussant un soupir tout en continuant son avancée dans les locaux du club où se terrait les trafiquants. Elle voulait éviter au maximum les mauvaises rencontres tout en étant consciente qu'il valait mieux intercepter rapidement les sbires de l'homme pour pouvoir sécuriser son extraction. L'un d'eux était d'ailleurs en train de pianoter sur son téléphone, bloquant son chemin. Elle plissa les yeux pour manipuler la perception du gorille, devenant invisible à ses yeux. Elle s'approcha et l'assoma avec une facilité trop déconcertante. « Lamentable. » Elle roula des yeux et tira alors le corps du garde pour le planquer dans un placard. De retour dans le couloir, elle s'approcha de la porte qui demeurait le seul obstacle contre les autres hommes du Russe qu'elle devait chopper. Elle prit une profonde inspiration en serrant le manche de son katana et donna un coup de pied pour ouvrir la pièce qui abritait une dizaine d'hommes énervés. L'effet de surprise de son côté, cela n'empêcha pas aux malfrats de sortir rapidement leurs flingues pour la menacer. Psylocke pencha alors la tête sur le côté, prenant une moue adorable. « C'est comme ça qu'on accueille une dame ? » La mutante utilisa alors sa télékinésie pour envoyer valser les russes contre les briques, sautant ensuite dans le tas pour entrer dans la danse.

Agile, maligne et rapide, la brune touchait à peine le sol tandis qu'elle désarmait avec facilité ses assaillants. Elle n'avait pas encore emprunté le chemin irréversible de la vie de mercenaire qui incluait de tuer sans pitié. Elle se contentait de les assommer ou de les sonner pour éviter de devoir se salir les mains. Pourtant, une petite voix dans sa tête lui disait d'en finir avec eux, qu'ils ne manqueraient à personne. Mais une autre venant lui rappeler qu'elle ne vaudrait pas mieux qu'eux. Une fois tous les hommes maîtrisés, elle se baissa sur l'un d'eux pour fouiller son esprit à la recherche d'information sur sa cible. Concentrée et moins vigilante, elle ne remarqua pas que l'un deux s'était relevé. Le cerveau de sa victime n'était pas agréable à explorer, meurtres, pourritures et ténèbres. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle sentit le canon d'un flingue frôler son crâne. « Qui t'envoies salope de mutos ?! Réponds ou je te bute. » Sa passivité à ne pas vouloir tuer finissait par la rendre faible. Être mercenaire impliquait de ne pas éprouver de pitié pour les autres. Tuer ou être tué. L'hésitation était toujours le problème tandis qu'il lui suffisait de le manipuler pour l'obliger à se suicider. Mais elle n'était pas prête à emprunter ce chemin là. Pas ce soir. Délestée de son katana, l'homme lui fit signe de se relever et de lever les mains. Blasée, elle s’exécuta en le regardant se saisir du katana de la brune. Les emmerdes commençaient déjà.

Je ne vous ai jamais raconté l'histoire du meilleur endroit du monde ? Bienvenue à Deadly Sins, un bar à strip-teaseuses. Ce bar à vue le jour lorsque Barry Allen – spécialité de Marvel, reprendre les personnages de Dc pour en faire une blague vivante, regardez-moi !  Donc ce bon vieux Barry a trouvé ça intelligent de construire un énième bar à strip-teases dans les rues malfamés de New-York. Et qu'est-ce qui l'a rendu célèbre ? Une fusillade explosive. J'ai sauvé le cul au proprio et j'ai obtenu les clefs de son bar. Les filles me connaissaient bien maintenant, elles savaient même pour ma tronche. Tant que je payais et que je gardais le masque, elles acceptaient de me donner un peu d'amour. Nah, du sexe, pas de l'amour. Moins romantique c'est sûr mais ça me convenait. L'amour rendait faible de toute façon et ça m'avait donné le cancer. Ce n'était pas le meilleur endroit du monde mais c'était ma seconde maison, il y avait presque une ambiance familiale entre la vulgarité des mots et de la chair. Parfois, le passé revenait gratter mon esprit, me plongeant dans des souvenirs intacts malheureusement où la torture et la mort était les maîtres mots. Les quelques brides de mon passé où le sang ne coulait pas avaient été saccagé par la folie, anéantis par ma transformation. Mais pas de mélodrame, votre serviteur n'est là que pour vous divertir.

« Wade ? Hey Wade ! »
« Cléo, désolé, j'étais ailleurs. »

Elle pourrait me taper sur les doigts, c'était sa spécialité le bdsm. Une connaissance qui tirait dans l'amicale lorsque je lui offrais un verre, elle me prêtait parfois son attention pour m'écouter délirer pendant des heures. Elle était courageuse, beaucoup avaient laissé tomber au bout de deux minutes.

« Tu m'as dit te donner ça après. »

Un petit geste suggestif et je compris bien vite de quoi elle parlait. Cléo repoussa sa chevelure brune derrière ses épaules avant de sortir de son soutien-gorge un bout de papier. Oh. J'espérais que ce n'était pas une demande en mariage. Ou peut-être que ça l'était et qu'elle acceptait. Je ne saurais dire si cela serait une bonne chose ou non. Elle déplia soigneusement le papier avant de me le coller au visage. Non, ça ne devait pas être une demande. Je pris le papier entre mes mains, l'observant partir s'occuper sans doute d'un client. Ah, elle me faisait toujours de l'effet. Je regardais ce papier avant de me rendre compte de ce que s'était. Un contrat. Et j'avais déjà pris du retard. D'une traite, je finis mon verre d'alcool avant de déposer quelques billets sur le comptoir, me dépêchant de sortir du bâtiment. Shit, mes armes. Je retournais à l'intérieur, une des filles m'attendait avec mes katanas et mes armes. Je les lui pris, enfilant mon équipement avant de claquer un baiser sur sa joue.
A moi l'aventure ! Appelant un taxi, je me rendis non loin du lieu cité mais ma surprise fut grande en voyant la porte du club ouverte. Ils fermaient toujours. Des trafiquants doublés russes étaient parano et vérifiaient toujours tout. Ça ne voulait dire qu'une seule chose. Il y avait quelqu'un à l'intérieur. J'entrais, sur mes gardes mais m'aperçus qu'il n'y avait que des cadavres – en vie qui jonchaient le sol et des filles terrorisées. Je leur fis signe vers la porte grande ouverte mais je voyais bien qu'elles avaient trop peur pour bouger.

« Hey, vous pouvez sortir ! Comment on dit en russe déjà. Свобода. Allez, zou ! идете ! »

Elles semblaient comprendre un peu et dès qu'une sortir, toutes suivirent, serrées les unes contre les autres. C'était pas humain de faire ça, de prendre en esclave des nanas qui avaient rien fait. Je continuais d'avancer avant de me stopper en entendant du bruit dans la salle du fond. Plus discret, je m'en approchais, écoutant ce qui se passait. Un otage, ils avaient un otage. Ou pas, je distinguais parfaitement un bout d'une tenue que j'avais déjà pu observer à plusieurs reprises de très près. Psylocke. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Au moins, ça expliquait les gars qui dormaient à l'entrée. Elle avait toujours eu du mal à tuer. Même la vermine. Trop pure pour se monde et voilà ce qui lui arrivait ! J'entrais dans la salle, arrivant bien vite derrière l'homme pour coller le canon de mon fusil sur le crâne. Ne lui laissant même pas le temps de dire un mot, je tirais, le laissant agoniser et s'écraser au sol. Je partis prendre son katana, écrasant une main d'un passant qui geint un peu mais il se tut bien vite, une balle dans le cœur. Lui lançant l'arme en sa direction, je ne pus retenir ma bouche plus longtemps.

« Eliz ! Comment-tu vas depuis la dernière fois ? J'imaginais pas que tu aurais repris du service, encore moins que ce genre de cas, je tapotais de ma botte le bide d'un gars, t'intéresserais. »

J'étais content de la voir, même si nous n'étions pas les meilleurs amis du monde. Me penchant sur l'homme que je venais d'abattre, je fouillais ses poches en retenant avec peine ma grimace avant d'en sortir un portefeuille. L'ouvrant, je pris l'argent pour le mettre dans un de mes sacs avant de sortir un petit papier déchiré avec quelques mots russes écrits dessus.

« T'es devenu un genre de héros qui sauve la veuve et l'orphelin ? Ou tu fais ça toujours pour le fric ? »

Je lui jetais un regard avant d'enjamber les cadavres, me callant contre un mur. Si elle avait le même contrat que moi, elle devait aussi le tuer. Mais je me demandais bien comment elle allait faire. Juste pour ça, je lui proposais, tapant dans mes mains joyeusement :

« J'ai l'adresse de sa planque, on y va ensemble ? Comme au bon vieux temps. »

Si elle acceptait, je l'emmènerais avec plaisir et puis ça faisait longtemps que je n'avais pas fait une mission en me défoulant. Même si mes partenaires me faisaient toujours la leçon. J'attirais les saintes-nitouches.

Les mains en l'air en guise de paix, la mutante ne cachait pas son ennui sur ses traits. Son plan était de se laisser attraper pour être conduite directement près de sa cible. Elle prévoyait de le manipuler télépathiquement pour l'obliger à se rendre et lui donner tous les noms de son réseau. Malgré qu'elle n'était plus une X-Woman, elle restait profondément attachée aux valeurs héroïques que lui avait transmis Charles Xavier. Tuer n'était pas une seconde nature chez elle, peut-être pas assez forte pour entacher sa conscience de meurtres. Le comble pour une télépathe était qu'elle pouvait soigner certains maux, retirer des souvenirs, mais personne pour soulager sa propre peine. Betsy avait combattu tellement de fois, perdu des amis, de la famille, mais était toujours incapable de se salir totalement les mains. Pourtant, une petite part d'elle lui disait que ces hommes n'avaient rien de bon. En analysant rapidement les souvenirs de son geôlier, elle tomba sur des bribes de sa vie qui ne faisaient qu’accroître un peu plus sa haine envers le genre humain. Meurtres, viols et autres barbaries condamnables aux yeux de l'Anglaise. Ses yeux verts observaient avec mépris le Russe en train de détailler les courbes féminines de la brune, pas besoin d'être télépathe pour deviner quelles étaient ses attentions. La canon du flingue caressa alors sa joue pour terminer sa route dans son décolleté. Plus écœurée que effrayée, elle s'imagina l'empaler sur son katana et se repaître de sa mort ensuite. Elle n'était pas vraiment dans une situation dangereuse, il lui suffirait d'un clignement de yeux pour faire de cette ordure son jouet favoris. Mais elle ne souhaitait pas dévoiler toutes les facettes de ses pouvoirs pour garder l'avantage lorsqu'elle tombera sur le leader de ce groupuscule infâme.

Des plaintes de douleurs commencèrent alors à se faire entendre parmi les hommes assommés. Certains commençaient à se réveiller et bientôt elle serait entourée par une dizaine de Russes énervés. Intrépide et parfois téméraire, Psylocke ne craignait pas la perspective de se battre à nouveau. Elle avait grandi dans cet univers de super-héro, soeur de Captain Britain, ancienne agent du S.T.R.I.K.E ou même esclave de la Main un temps. Tant d'épreuves, de combats et de missions qui faisaient d'elle cette machine de guerre. Prisonnière des attouchements pervers de son bourreau, elle esquissa alors un fin de sourire quand un nouvel protagoniste entra dans la pièce. Le visage de Russe devint alors blanc comme un linge quand il se retrouva ciblé par le fusil de ce vieil ami. Pas le temps de cracher un mot, sa tête explosa à quelques centimètres d'elle et se retrouva recouverte de sang et de morceaux de cervelles. Point surprise par les méthodes de Wade, elle grimaça tout de même en observant le cadavre au sol. Psylocke suivit alors du regard le mutant en rouge qui lui jetait son katana qu'elle rattrapa avec aisance pour le ranger dans son dos. « Eliz ! Comment-tu vas depuis la dernière fois ? J'imaginais pas que tu aurais repris du service, encore moins que ce genre de cas, peu expressive, la mutante attrapa une veste traînant dans le bureau pour s'essuyer. t'intéresserais. » Elle abandonna le tissu souillé sur le sol, faisant craquer sa nuque en poussant un soupir. Wade était parfois difficile à supporter et elle n'approuvait pas du tout ses agissements, mais elle était heureuse de le voir. Ils avaient partagés beaucoup de choses, même un lit ... Mais leur dernière rencontre où il avait pét" un câble et manqué de la tuer l'avait laissée plus au moins dubitative. Surtout après avoir fouillé dans sa tête. Plus jamais. « T'es devenu un genre de héros qui sauve la veuve et l'orphelin ? Ou tu fais ça toujours pour le fric ? » Il fallait avouer qu'il était difficile de ne pas sourire face aux répliques de Deadpool. Elle cacha alors son amusement en observant de nouveau le cadavre du Russe. « On va dire que c'est temporaire. T'inquiètes pas, je vais pas te piquer ton petit business. J'imagine que ça doit bien payer de jouer les assassins. » Elle lui adressa alors un clin d’œil, l'imaginant tout à fait dépenser cet argent pour se payer des escort girls hors de prix.

Il enjamba ensuite les corps, ces poupées de chiffons dont il ne souciait pas de profaner leurs cadavres encore chaud. Adossé contre un mur, il avait récupérer quelques informations dans le portefeuille du Russe en oubliant pas de servir au passage. Elle roula des yeux, pas vraiment surprise, il était un anti-héro, unique dans son genre. « J'ai l'adresse de sa planque, on y va ensemble ? Comme au bon vieux temps. » Enjoué, il tapa même des mains, obligeant Betsy à laisser entendre un rire tandis qu'elle s'approchait de lui pour tapoter sa joue et lui subtiliser le papier pour lire l'adresse. « J'accepte. Mais s'il te plaît, évites de tuer tout ce qui bouge. Promis ? » Elle n'était pas certaine qu'une promesse de Wade valait grand chose, mais malgré qu'il était aux antipodes des héros actuels, il n'était pas si nul que ça en tant qu'amis. Elle se recula alors et ouvrit la marche pour quitter le bureau et retrouver l'extérieur. Il faisait frais et les ruelles étaient désertes à cette heure-ci tandis qu'elle marchait silencieusement. « T'as pas choppé cette saloperie de virus j'espère ? Ou Dieu sait tout autres maladies vénériennes qui traînent. » Elle plaisantait bien évidemment, mais Legacy venait irrémédiablement à lui faire repenser à la mort de Magik et à Colossus qui avait rejoint Magneto. La mort de Illyana l'avait poussée à s'éloigner des X-Men, ressentant le besoin d'être seule pour peut-être mieux revenir plus tard.

Après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent devant des vieux entrepôts. Des hommes en patrouille gardaient les portes et elle obligea Wade à s'accroupir près d'elle derrière des poubelles. Elle posa son index sur sa tempe pour scanner les bâtiments rapidement. « Hum ça grouille là-dedans. C'était quoi ton plan de départ à part foncer dans le tas et liquider tout le monde ? » Il fallait la jouer intelligemment, Betsy ne pouvait pas encaisser les balles contrairement à lui. Elle le regardait, esquissant un fin de sourire, finalement heureuse de se retrouver avec lui comme au bon vieux temps.

Je ne pouvais pas la laisser comme ça, même pour moi, c'était trop difficile. Hey, on était super reliés ! On avait partagé de bons moments – des très bons et des moins bons. Je me souvenais encore du coup de pied aux noix, pas sympa du tout. Mais je me souvenais aussi de notre nuit torride où nous n'avions fait qu'un, n'allez pas le raconter à Peter, il va être jaloux. Ou c'est ce que je voulais, mauvais rp. Alors que je lui avais sauvé la vie, elle tirait une tête pas possible, comme si ma venue la dégoûtait. Ou étais-ce la cervelle de son ami russe qui salissait son beau juste-au-corps violet ? Je lui parlais alors qu'elle s'essuyait, n'ayant jamais été fan de mes méthodes même si elle ne me le disait pas si souvent que ça. On s'était pas revu depuis longtemps en plus, je me souvenais plus de la dernière rencontre – ou peut-être que si. J'avais été méchant avec elle – ou peut-être pas. Hmpf, dans tous les cas, je l'avais pas si dégoûté que ça car elle ne m'attaquait pas à coup de lasso magique ou de son katana et ne se sauvait pas en courant. Un bon point pour moi.

« On va dire que c'est temporaire. T'inquiètes pas, je vais pas te piquer ton petit business. J'imagine que ça doit bien payer de jouer les assassins. »

J'avais pu lui arracher un sourire, c'était déjà ça ! Elle était difficile, mais cachait bien son jeu. Sous ses airs pas super sympa, y'avait une nana super badass et timide – ok pas timide, mais elle était cool. Agitant mon petit bout de papier, elle eut un petit rire face à mon attitude de gamin et s'approcha de moi pour taper gentiment ma joue et en profiter pour prendre mon bout de papier avec l'information sur leur planque. Je pensais la tête sur le côté en la suivant du regard et eut un large sourire, presque visible sous mon masque. Je savais ce que ça voulait dire, elle allait venir !

« J'accepte. Mais s'il te plaît, évites de tuer tout ce qui bouge. Promis ? »
« Promis juré craché ! Je ne tuerais que ceux qui bougent pas. »

Elle savait que je ne respecterais pas ma promesse mais que j'essayerais déjà, c'était un bel effort. Je la suivais gentiment en sifflotant un peu avant de finalement de me souvenir de quelque chose, le faisant remarquer bruyamment comme toujours.

« Tu devrais faire ton prochain costume en rouge. Tu sais pourquoi j'ai un costume rouge ? Comme ça, on ne sait jamais quand je saigne ! Et puis le sang qui reste sur le tissu se voit pas. Je peux te donner l'adresse de mon blanchisseur, il fait un super job ! Et j'suis sûr qu'avec tes belles courbes – et ce beau cul, tu l'auras gratos. »

Toujours à parler, ça en agaçait plus d'un, dirons-nous, ça les agaçait tous. Parfois, ils le faisaient comprendre en me jetant un truc, souvent coupant à la tronche ou criaient aussi. Mais je savais qu'ils m'adoraient tous au fond, c'était juste des gros durs qui voulaient pas qu'on sache qu'ils étaient sentimentaux.

« T'as pas choppé cette saloperie de virus j'espère ? Ou Dieu sait tout autres maladies vénériennes qui traînent. »
« A part mon cancer, je suis clean ! »

J'avais entendu parler de ce virus, je l'avais même vu en action, mais il ne m'avait pas encore touché. Mon facteur de guérison était peut-être trop fort et l'avait exterminé. Du coup, j'étais le médicament de ce Legacy-1 ! Trop cool ! Les gens devront me manger – moins cool. Je la suivais derrière les poubelles, très charmant et observais discrètement les gardes, ils étaient pas mal nombreux, mais pas assez pour me faire peur.

« Hum ça grouille là-dedans. C'était quoi ton plan de départ à part foncer dans le tas et liquider tout le monde ? »

J'ouvrais la bouche avant de la refermer. Maiis, on me retirait le plus drôle dans mon job. Je pris le temps de réfléchir avant qu'une petite ampoule ne s'allume au-dessus de ma tête, ding ding ding.

« Je fonce dans le tas, je les distrais tous. Toi tu montes chercher le gros, enfin la cible. Si t'as besoin d'aide, tu cris : Canard. Ok ? Canard et j'arrive ! »

Je lui claquais un bisou sonore sur la joue avant de sortir mes katanas et de suivre mon plan ; foncer dans le tas. Les premiers gardes donnèrent l'alerte et je pus tous les affronter dans l'entrée. Les têtes tombèrent, le sang giclait, salissant mon costume. Si je me prenais des balles ou des coups, je ne ralentissais pas, jamais on ne me ralentirait, on ne m'arrêterait. Je savais que Besty me laisserait les tuer, c'était des méchants et tant qu'elle fermait les yeux, elle n'était pas responsable. Moins de connards sur le monde sans se salir les mains. J'avais fait tomber le plus gros des gardes mais il en arrivait toujours plus. Attrapant l'une de mes armes à feu, je tirais sur ceux trop près en lâchant un rire de vilain, presque dément, mais hé, c'était putain de jouissif.

« No one's quick like Deadpool ! No one's shoots his gun like Deadpool ! ~ »

T'as la référence, t'es un vrai. Je chantonnais en continuant de me défendre, attentif à ma partenaire. Si elle m'appelle, je courrais la sauver et elle m'embrasserait, nous aurons pleins d'enfants. Mauvais registre ?